Tout commence dans un petit cinéma de Bourg-la-Reine, banlieue populaire du sud de Paris. Le projectionniste rêve de faire des films, mais il regarde ceux des autres. L’ouvreuse se verrait bien vedette mais elle éclaire les pieds des retardataires. Elle, c’est « Mounette », Édith de son vrai prénom.
Fabien Delon et Mounette s’aiment à leur façon, salle et cabine, noir et lumière. Leur vient un fils, Alain. Quatre ans plus tard, leur romance s’achève. La séquence familiale fut courte. À cette époque où divorcer, « ça ne se fait pas », chacun de son côté, ils se dépêchent de recoller les morceaux, et le bel enfant aux yeux bleus cerclés de noir, tombe dans le vide qui les sépare.
Alain Delon bébé, à 20 mois en 1937. La main qui lui donne la toilette est celle de sa mère. Collection particulière Alain Delon / © DR
L’enfant de trop
Mounette se remarie avec le prospère charcutier de Bourg-la-Reine, Paul Boulogne, elle ne sera jamais actrice, elle tient la caisse. Et donne naissance à une fille, Paule-Édith, qu’on surnommera « Dauphine », comme unique héritière du royaume, comme si Mounette avait oublié qu’elle avait aussi un fils, un aîné, à qui elle devait sa part « de chaleur et de tendresse », des mots qui reviendront en boucle dans la bouche d’Alain Delon : « Je suis l’enfant de trop, un gêneur qui emmerde tout le monde. »
Il est expédié en nourrice à Fresnes – ce n’est pas une blague – chez la femme d’un gardien de prison, homme charmant au demeurant. Un petit caillou de plus dans la chaussure. Un jour, il racontera avoir vu, à 8 ans, un commerçant prendre une balle allemande, puis une quarantaine de femmes poussées par les FFI vers la tribune où l’on rase gratis. Le 15 octobre 1945, il ne manquera rien de l’exécution de Pierre Laval, qu’il va mimer pendant la récré. Face apparente de la tragédie des temps. Alors ses petits malheurs…
Exclu du public, il entre chez les curés
Alain Delon avec sa mère en 1963. SIPA / © DALMAS
Mounette a autre chose à faire. Le père, encore plus. Il a racheté Le Regina, le cinéma de Bourg-la-Reine, et se contente de jouer les réalisateurs du dimanche. À la caméra Super 8, il filme ses trois vedettes : ses nouveaux enfants. Alain passe dans le décor, en vitesse, visage pur au-dessus d’un élégant costume : il ressemble à un communiant… Fin de la scène.
Pour retrouver la lumière, lui qui la prend si bien et à qui on dit trop souvent qu’il est joli comme une fille, il devra se bagarrer. Adolescent, il joue déjà le voyou dans « Le rapt », court-métrage amateur qui ne dure que quelques secondes.
Hors caméra, dans la cour, les sanctions s’accumulent : pour avoir frappé un camarade à coups de ceinturon, il est exclu de l’école publique. Fini, « la laïque », ce sera les curés. Institutions Saint-Gabriel de Bagneux, Saint-Nicolas d’Igny, Saint-Nicolas de Buzenval. Franciscains, dominicains ou jésuites, qu’importe, partout où on sait dresser les enfants… Retenu le dimanche, peu de vacances, Alain rentre de moins en moins « à la maison ». D’ailleurs c’est où « la maison » ?
À l’école des quatre cents coups
À 14 ans, il fait ce dont tout pensionnaire rêve face à un mur. Il l’escalade. Avec un copain, il doit gagner Chicago, capitale des bandits… Étrange que François Truffaut ne lui ait jamais rien proposé, son enfance est celle des « Quatre cents coups ».
Le voyage s’arrêtera au commissariat de Châtellerault. Le beau-père décide qu’on a assez rigolé. Puisque personne n’a d’autorité et que l’adolescent a tellement d’énergie, qu’il passe en cuisine, à désosser, trancher, hacher. Le certif, un CAP de charcutier ; au moins, il ne mourra pas de faim. Alain, du moment qu’on le change d’horizon, ça lui va. Et puis, pour l’évasion, il a le vélo. Sa licence au club de l’US Métro, et ses habitudes, le dimanche au Vel’d’Hiv et les bécanes qui trônent dans les vitrines. Ou les westerns, au cinéma de papa.
S’engager et voir du pays
Tiens… ça tombe bien qu’il aime les armes à feu. En 1950, la durée du service militaire est passée à dix-huit mois. Mais, bientôt, ce sera trente mois, à cause de l’Indochine et de l’Algérie. On lui explique qu’il aurait tout intérêt à « devancer l’appel ». Pourquoi pas ? Il rêve du bel uniforme de l’armée de l’air mais récolte les rayures et le pompon : matelot radio, la poisse pour quelqu’un qui a le mal de mer.
Alain Delon, matelot de 1re classe envoyé à Saïgon, en 1954.
AGENCE / © SYGMA
Le régiment, c’est comme la pension : indiscipline et petites combines. Sauf que, quand il se fait prendre, c’est la prison. L’armée veut bien passer l’éponge mais contre un engagement de deux ans en Indochine. Il a 17 ans, il n’en revient pas que les parents donnent si vite leur accord. Décidément, il gêne. Trois ans et demi à l’arsenal de Saïgon. Les voyages, ça forme la jeunesse !
Viré d’Indochine et garçon des Halles
Non, jusque-là, on ne peut pas dire qu’Alain Delon ait eu de la chance. Un destin, en revanche, oui, Delon a un destin. Il en est sûr. Quand il est viré de l’armée à 22 ans – RDSF se vante-t-il, « renvoyé dans ses foyers », – il est prêt pour les grandes catastrophes. Il ne prévient pas « ses foyers ». Il attend de pouvoir les épater car, pour le moment, il cherche juste où « crécher ».
Il commence par décharger les camions aux Halles et faire le garçon de café sur les Champs… C’est le Paris des années 1950, gris de façades mais éblouissant de joie de vivre, de bars, de terrasses, de caves, de l’envie de s’amuser d’une génération élevée durement dans une époque qui ne faisait pas de cadeau.
Et c’est la rue qui lui sourit
Comme il voulait aller à Chicago, il s’installe à Pigalle. Ses voyous, ses stripteaseuses, ses « filles publiques ». Il n’a pas de mal à trouver où dormir, s’installe au Regina, l’hôtel porte le nom du cinéma de papa, confie volontiers qu’il aurait pu devenir « souteneur », maquereau pour parler simplement, et en tout cas voyou. Alors il serait mort pour de vrai dans un de ces règlements de comptes qui fleurissent dans le quartier.
Avec sa gueule, il n’a pas besoin de leçons.
Le professeur de comédie de Brigitte Auber
Mais la rue, pour qui a son sourire, est rarement une impasse, et il a la chance de ne pas aimer les filles de son âge, qu’il appelle les « pucelles ». Le cinéma… ce seront les femmes qui y penseront pour lui.
Brigitte Auber d’abord, actrice en vogue, qui vient de tourner aux côtés de Grace Kelly et Cary Grant « La main au collet » de Hitchcock. Elle le repère alors qu’il est dans la rue sur le point de se bagarrer, s’en amourache et le présente à son professeur de comédie qui déclare : « Avec sa gueule, il n’a pas besoin de leçons. »
Sur l’écran… du cinéma de son père
Surtout, elle l’amène chez sa copine Michèle Cordoue, épouse d’Yves Allégret qui cherche un voyou pour « Quand la femme s’en mêle », un titre sur mesure. Le réalisateur n’a pas de chance avec ses femmes. La première s’appelle Simone Signoret, elle est partie avec Yves Montand. La deuxième tombe dingue de Delon…
Alain Delon veut être le premier pour être le premier. Peut-être simplement pour pouvoir dire merde à son enfance.
Georges Beaume
Pas rancunier, il donne à l’amant la clé du succès : « Sois toi, regarde comme tu regardes, bouge comme tu bouges, parle comme tu parles. Ne joue pas. » Et voilà comment le directeur du cinéma de Bourg-la-Reine découvrira que son fils est rentré d’Indochine : sur son écran…
Être star, pas comédien, car comédien c’est un métier
Delon a gagné son pari. Georges Beaume, son agent, définit la stratégie, ouvre les portes, lui apprend à tenir une fourchette, explique : « Alain Delon veut être le premier pour être le premier. Peut-être simplement pour pouvoir dire merde à son enfance. »
Comme dans un puzzle, tous les éléments disparates d’une enfance chaotique vont s’assembler pour unir la belle gueule au sale caractère. Delon a trouvé le secret pour qu’on le regarde et même qu’on ne voie que lui. Star, le mot qu’il aime entre tous, car il n’est pas comédien, insiste-t-il. Comédien, c’est un métier qui s’apprend, comme la charcuterie. Lui, il est acteur, il cherche au fond de son cœur ce limon dont on tire des joyaux. Le cinéma de papa, les armes à feu, la solitude, le rejet, l’amour, la trahison de maman. Un jour, il dira : « On joue à l’homme comme on joue à l’acteur, la vérité c’est ce qu’on a été au début de sa vie. »
Une créature double, ange et démon
Avec son deuxième film, « Sois belle et tais-toi », il fait la rencontre de Belmondo, Brialy et leur bande. Delon n’arrête plus de tourner, il a 25 ans et il a réussi. Enfin presque. Pour « Christine », en 1958, avec la vedette Romy Schneider (20 ans), on peut encore l’envoyer attendre « Sissi » un bouquet de fleurs à la main, mais avec « Plein soleil » (1960), il impose sa loi à René Clément, deux Oscars. Il refuse de jouer le gosse de riche. Il veut être l’assassin.
Il le sera avec l’aide de Bella, l’épouse du réalisateur et autre fée, qui susurre au mari (tout « en faisant la vaisselle », il insistait sur le détail) : « Chérrri, le petit à rrraison. » Dans « Rocco et ses frères », Visconti en fera un boxeur angélique. Et toute sa vie, Delon sera cette créature double, ange et démon, flic et voyou. Une nuit de 1963, à Porto San Stefano, il arrête son Alfa, feux éteints, en travers de la route de Georges Beaume. Drame évité de justesse.
Alain Delon et Romy Schneider dans « Christine », le film de leur rencontre, en 1958. SIPA / © NANA PRODUCTIONS
Un fils, pour conjurer l’enfance
De l’enfance qui le hante, il a d’abord cru qu’un fils pourrait le guérir. Anthony naît en 1964 de Nathalie, dont on dit qu’elle ressemble à Alain comme une sœur. Alain est fou de joie. Un baptême à la campagne réunit « les » familles. Le parrain est Georges Beaume.
Fabien, le grand-père, filme Visconti avec sa Super 8. Mais très vite, c’est le divorce… Anthony a 4 ans, ça rappelle à tout le monde quelque chose. L’amour fou a sombré sur le tournage du « Samouraï », a raconté Nathalie, parce que son mari ne supportait pas qu’elle y tienne un rôle.
À la cantine, Delon lui lance : « Les débutantes, c’est là-bas. » Ce sera Los Angeles. À 14 ans (1978), Anthony demandera à revivre avec son père, à 16 ans, il repartira chez sa mère, à 17 ans, il sera à la rue, vivres coupés.
N’est-ce pas ainsi qu’on élève un Delon ? Anthony suit le modèle. À 18 ans, il est condamné à neuf mois de prison dont huit avec sursis pour port d’arme et vol de voiture. Et dit : « Mon père aussi a fait de la prison pour avoir volé une jeep quand il était à l’armée. »
Anthony et Alain Delon sur un plateau de télévision, le 1 décembre 1988. Cub Sept/Sygma via Getty Images / © Fabrice Vallon
Delon vient le voir à Bois-d’Arcy. Anthony raconte son désarroi dans ce décor à la Melville : « À chaque silence, je m’attends à ce qu’il me dise : “Sois prêt demain 16 heures, pendant la promenade, mur est de la cour, un hélico viendra t’arracher…” » Mais non, il fera ses quatre semaines et c’est seulement devant la grande porte qu’attendra la voiture d’Alain. Entre les deux hommes, ce n’est pas un lien, c’est un abcès.
Des méthodes d’éducation spéciales
Delon aborde la cinquantaine, acteur encore, mais aussi businessman, collectionneur, producteur, réalisateur, riche, très riche… Et père, seule ombre sur ce tableau d’honneur. En 2018, un documentaire révèle ses méthodes d’éducation très spéciales.
Anthony, bouleversé, publie sur les réseaux sociaux sa mise au point : « Il a été raconté dans cette émission que le principal intéressé m’enfermait dans une cage avec des chiens, pour m’endurcir. J’aurais préféré que cette information ne soit pas rendue publique. J’aimerais ajouter quand même que ce n’est pas comme ça qu’on renforce son gosse. Son enfant, si on a envie qu’il soit fort, il faut lui donner de l’amour, être auprès de lui, lui transmettre du courage, le rassurer. »
Nico, les nuits de Los Angeles et Ari
Mais le cauchemar de Delon, c’est Ari. Flash-back : une soirée sixties à New York. Un enfant blond de 4 ans au regard ensommeillé est accroché à la main d’Andy Warhol en smoking. Avec ce que la ville compte d’artistes les plus déjantés, de milliardaires les plus extravagants, de filles les plus sublimes. Il voudrait dormir mais sa mère est Nico, reine de la nuit underground, alors Ari finit les verres et met son petit nez dans la poudre qui circule. En ce moment, Nico est avec Brian Jones, ce qui ne l’a pas guérie de son obsession pour Delon. Elle aurait pu tourner avec lui dans « Plein soleil », si elle s’était réveillée à temps pour l’audition.
Elle l’a connu dans une boîte de Los Angeles, pendant les quelques mois où il s’essayait à Hollywood. Et, depuis, tous les jours, elle parle de Delon, fière de présenter « leur » fils selon elle. Alain ne veut pas entendre parler de cette histoire, il ne sera pas dit qu’il s’est laissé piéger par une folle, un « paquet », précise-t-il aimablement. Qu’elle figure parmi les plus belles filles du monde ne l’impressionne pas plus que ça.
Il faudrait être un tragique grec pour expliquer la malédiction. Est-ce que « Mounette » a compris, cette fois ; est-ce qu’elle veut se racheter ou juste faire du mal à Alain ? Voilà qu’elle se précipite pour sauver Ari, elle « sent » qu’il est le fils de son fils. Nico lui en abandonne volontiers la garde, il se défait même du nom de sa mère, Päffgen, pour adopter celui de Boulogne, le beau-père charcutier. Un jour, Ari qualifiera sa relation avec Mounette de « maladroite, maladive, avec quelque chose de pathologique ».
L’enfant perdu court retrouver Nico à 16 ans et partage ses seringues. « Ma mère était une très bonne mère, elle m’a tout donné, même la drogue. » Le junkie va perdre ses cheveux, ses dents, on l’exhibe comme une créature de cirque qui dirait à tout le monde, « regardez, votre Delon, ce qu’il a fait » ! Alain résiste, se fâche une nouvelle fois avec Mounette, se réconcilie quand Ari est parti. Ari qui racontera comment, une main sur le volant, Delon lui dit : « T’es mon pote mais t’as pas mes yeux, t’as pas mes cheveux. T’es pas mon fils, tu ne seras jamais mon fils. Je n’ai couché avec ta mère qu’une seule fois. »
À la fin de sa vie, l’acteur avait encore peur qu’on le tire de sa tombe pour un test de paternité. La mort tragique d’Ari, détruit par la drogue, clôturera le dossier en 2023. Et Delon a fini par vieillir. Comme tout le monde.
Mireille, la rédemption
Il confiait alors qu’il priait souvent la Sainte Vierge qui avait fait ce qu’elle avait pu pour lui, jusqu’à lui envoyer Mireille, en 1968. Il a 35 ans, il est empêtré dans l’affaire Markovic, du nom de son garde du corps retrouvé assassiné, « cette salade qui ne m’a pas laissé une tache », clame-t-il. Garde à vue, convocations chez le juge. Mireille est à la fois, force et charme, chêne et roseau.
Alain Delon et Mireille Darc à Venise, sur le tournage de « L’Homme pressé » d’Édouard Molinaro, en 1977. Paris Match / © Georges Beutter
Avec elle, le temps des vacances, Anthony découvre une famille – « Mimi me manque », confiera-t-il, un sanglot dans la voix, quelques mois après sa mort. Et Mimi aime Alain jusqu’à se réveiller la nuit pour le regarder dormir. « Alain n’a pas le goût du bonheur, dit-elle. Même s’il est heureux dans la minute, il pense avec effroi à celle qui suit et cette angoisse le mine. Je l’ai compris dès nos premières rencontres et j’ai eu ce désir de lui transmettre ma joie de vivre, ma foi, mon optimisme. »
Elle lui invente ses décors, Aix, Douchy, Paris. Mais elle ne peut pas lui donner ce foyer après lequel il n’a cessé de courir. Maupassant a écrit que la vie n’est jamais aussi belle qu’on la rêve ni aussi cruelle qu’on le croit. « Plus tard, avouera-t-elle, je songerai même que je l’ai ensorcelé avec toutes ces maisons pour le garder, pour lui faire oublier combien ces maisons sont vides. »
Car Mireille ne peut pas avoir d’enfants, c’est une de ces vacheries de la vie qu’on ne peut apprendre sans entendre le ricanement du ciel ou de l’enfer : elle souffre d’un rétrécissement mitral, une malformation de naissance du cœur, qui freine le débit du sang. Elle manque en mourir à 45 ans. Ils se séparent : elle veut lui donner sa chance d’être à nouveau, et vraiment peut-être, père.
Être père, à nouveau
Il la tente avec Anne Parillaud, 21 ans, lui 45, ça ne les amuse pas longtemps. « Tu n’aurais pas dû arriver en pantalon, avec ton cartable et des boots, » professe-t-il. Il croit trouver l’âme sœur avec Catherine Pironi, qui sait ce qu’est la tragédie : son mari, pilote, s’est tué en course.
« Parfois, nous sommes en voiture, il s’arrête, descend sans rien dire et revient avec une rose. D’autres fois je trouve un petit bouquet dans mon Austin. Pour mon anniversaire, il m’a offert une bouteille de bordeaux de l’année de ma naissance, 32 roses, une machine à sous, des livres sur la peinture, des cadres pour mettre nos photos ensemble. Et partout des petits mots dans des boîtes à cigares. […] S’il me voit me regarder dans un miroir, il me le reproche et me dit : “mes yeux doivent te suffire.” »
Anthony Delon, Anouchka Delon et Alain-Fabien Delon à l’issue de la conférence de presse pour la vente de la collection Alain Delon chez Bonhams Cornette de Saint Cyr à Paris le 19 juin 2023. © Coadic Guirec/Bestimage
Ils s’installent en Suisse, mais il revient à Douchy avec une autre, Rosalie. À l’orée de la soixantaine, il sent que cette fois, il va réussir à reformer cette famille dont il ne s’est jamais guéri. Naîtront Anouchka et Alain-Fabien, des A, toujours. Une nouvelle belle histoire mais qui ne passera pas le deuxième millénaire.
Et pour finir, la solitude en son chateau
L’a-t-il assez dit qu’il était seul ? C’est enfin vrai. Et le fauve s’enferme dans sa cage, ce château de Barbe-Bleue au milieu de la forêt, avec son lac, son île, ses oiseaux. De cette maison-royaume, sa fille dit : « C’est impressionnant. Faut aimer la campagne, faut aimer le noir, faut aimer le rien. » C’est elle la « Dauphine », comme on appelait la petite Boulogne, soixante-dix ans plus tôt.
À 83 ans, il la choisit elle et uniquement elle pour grimper les marches du Palais, à Cannes, et lui remettre la Palme d’honneur qui consacre une des plus belles carrières cinématographiques du monde. « Ma fille prend le relais… » annonce-t-il. Les larmes coulent sur le visage. Le dernier acte peut commencer.
En amateur de boxe, obsédé par « le combat de trop », Alain Delon a regardé s’évanouir sa beauté, indifférent. Bien avec ses morts. Ainsi, on l’avait vu se jeter sur le cercueil de Mounette. Et le prénom du père qu’il n’a jamais voulu revoir, il l’a donné à son plus jeune fils.
Chez lui, le passé n’est jamais enterré. Et les fantômes prennent plus de place que les vivants. Les larmes de la petite enfance que l’écrivain Pascal Jardin voyait briller dans son regard d’acier, jamais il ne les a essuyées.
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