Qu’est-ce que le syndrome de Guillain-Barré ?
Le syndrome de Guillain-Barré (SGB) est le plus souvent une maladie postinfectieuse rare dans laquelle le système immunitaire s’attaque au système nerveux périphérique, celui qui fait circuler l’information entre le cerveau et les organes.
Elle se caractérise, dans un premier temps, par des sensations inhabituelles (picotement, fourmillement, sensation de froid) ou l’absence de sensibilité, ainsi qu’une sensation de faiblesse, une fatigabilité et des crampes musculaires au repos, rappelle la Haute Autorité de santé (HAS). La maladie connaît un développement rapide et ses symptômes s’aggravent en quelques jours, pouvant entraîner une paralysie des membres, une atteinte des muscles thoraciques, voire atteindre la capacité à parler et à déglutir.
Dans la plupart des cas, les malades se rétablissent sans séquelle en quelques semaines. Mais, « même dans les meilleurs contextes sanitaires, 3 % à 5 % des patients décèdent de complications de la maladie, telles qu’une paralysie des muscles de la respiration, une septicémie, une embolie pulmonaire ou un arrêt cardiaque », résume l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Selon un rapport de 2021 de la filière des maladies rares neuromusculaires (Filnemus), une des vingt-trois structures françaises de coordination nationale des acteurs des maladies rares, son taux d’incidence augmente avec l’âge, allant de 0,6 pour 100 000 par an chez les enfants à 2,7 pour 100 000 par an chez les personnes âgées de 80 ans et plus.
Pourquoi la situation au Pérou inquiète-t-elle ?
Le 23 juin, les autorités sanitaires péruviennes ont émis une alerte en raison d’un nombre de cas anormalement élevé de SGB. Au 9 juillet, 191 cas ont été détectés depuis le début de l’année, et quatre patients sont morts. Or, cette pathologie nécessite une prise charge très lourde, « avec 20 % à 30 % d’entrées en soins intensifs », précise Mahmoud Zureik, professeur d’épidémiologie et de santé publique à l’université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. En 2022, le nombre de total de lits de réanimation était estimé à 1 200 par le journal péruvien La Republica. « Il y a une peur de saturation des services », confirme Nicolas Weiss, neurologue à l’hôpital Pitié-Salpétrière, à Paris.
Dimanche 9 juillet, le ministère de la santé péruvien a déclaré « l’urgence sanitaire de niveau national (…) pour quatre-vingt-dix jours ». Une décision qui peut être aussi sanitaire que politique. « Une des raisons est aussi le fait que le ministère de la santé dit ne pas avoir assez de soins contre le SGB, précise M. Weiss. Déclencher l’état d’urgence sanitaire pourrait leur permettre d’accéder à des soins ou de débloquer des aides de l’OMS. » Les autorités sanitaires péruviennes n’ont plus communiqué depuis.
Quelles peuvent être les causes de l’épidémie ?
Bien souvent, cette maladie inflammatoire fait réaction à une infection. « Dans deux tiers des cas la survenue du syndrome de Guillain-Barré est précédée dans les trois semaines à un mois d’un épisode infectieux aigu viral ou bactérien, en particulier des infections des voies respiratoires ou digestives », précisait l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) dans un rapport de 2009. Mais la cause précise peut demeurer inconnue. « Parfois on ne sait pas parce qu’on n’a pas fait les grandes études, assez coûteuses, avec des grands groupes témoins », regrette le professeur Weiss.
Certaines maladies sont connues pour le déclencher. Ainsi du Covid-19, comme l’a montré une revue de littérature scientifique de 2023. Une hospitalisation pour Covid grave multiplie même par huit les risques de développer un SGB en cas de Covid grave. Mais ce phénomène est resté « très à la marge », nuance le neurologue.
Le Monde
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D’autres maladies peuvent en être à l’origine. Des chercheurs français ont ainsi montré en 2016 le lien de causalité entre l’infection au virus Zika, caractérisée par des symptômes grippaux, et le déclenchement du SGB. Ils avaient observé une hausse des hospitalisations en raison de cette maladie au moment de l’épidémie de virus Zika en Polynésie française, en 2013-2014.
Dans le cas du Pérou, la dengue fait figure de suspect idéal. Le pays fait face, depuis juin, à sa plus grave épidémie depuis 1990. Une situation causée par le passage au printemps du cyclone Yaku, dont les pluies torrentielles ont attiré le moustique-tigre, principal vecteur de la maladie. « Dans la temporalité, cela pourrait coller parfaitement », convient le professeur Zureik. Mais tout ne colle pas. L’épidémiologiste relève l’étendue géographique surprenante des cas actuels de SGB, alors que la dengue est localisée dans le sud du pays.
D’autres pistes sont envisagées. En 2019, le pays d’Amérique latine avait déjà été frappé par une épidémie historique de SGB. Celle-ci avait été causée par une bactérie transmise par la viande, Campylobacter jejuni, a établi une étude rétrospective de 2021. Mais entre ces différentes hypothèses, la communication lacunaire des autorités sanitaires péruviennes ne permet pas de trancher, regrette Mahmoud Zureik. Dengue, Zika, virus, ou bactérie non identifiés… à ce stade, répète-t-il, « on n’en sait rien ». Seule certitude : la cause ne peut être que récente, dans les six semaines au maximum avant le déclenchement du SGB.
Pourquoi certains accusent-ils les vaccins contre le Covid-19 ?
Depuis les campagnes de vaccination à grande échelle contre le Covid-19, les sphères antivaccins voient dans chaque événement médical un effet secondaire des injections. La situation péruvienne ne fait pas exception, les personnages les plus actifs de cette mouvance, qui prédisent le pire depuis deux ans, ont établi un lien entre ce pic de SGB au Pérou et la vaccination dans le pays.
Le syndrome de Guillain-Barré est bien un effet secondaire rare des vaccins, notamment ceux contre la grippe. Concernant ceux contre le Covid-19, le Comité européen d’évaluation des risques en pharmacovigilance (PRAC) a reconnu, en septembre 2022, un lien avec le vaccin d’AstraZeneca. Il reste toutefois très rare puisqu’il concerne moins d’une personne sur 10 000, rappelle l’Agence européenne des médicaments. Une étude britannique de 2021 estime qu’un lien « probable » pouvait être établi pour cinquante-six cas de SGB sur plus de 85 millions de vaccinations.
Dans le cas du vaccin de Pfizer, les cas de SGB sont sous observation par l’Agence nationale de la sécurité des médicaments depuis août 2021, mais aucun lien n’a jamais été formellement établi, et la littérature scientifique récente se montre plutôt rassurante. Enfin, la vaccination avec AstraZeneca n’a été que marginale au Pérou, et date d’il y a maintenant deux ans : difficile d’y voir la cause d’une réaction inflammatoire en 2023.
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