Dans un temps où les observateurs, chroniqueurs et échotiers nous tympanisent avec notre déclin en tout genre, le « tout fout le camp » est remis catégoriquement en question par un « tract Gallimard » intitulé : « Le Français va très bien, merci ». Il est lancé par une équipe de linguistes qui se disent « atterré(e)s » par « l’accumulation de déclarations catastrophiques sur l’état actuel de notre langue ». Qu’on le sache : ce pessimisme empêche de comprendre l’ « immense vitalité », la « fascinante et perpétuelle faculté » qu’elle a (notre langue) « à s’adapter au changement ». Et de battre en brèche les « puristes », dont les prescriptions, les interdits, les normes abusives provoquent la peur de la faute, la honte des humbles et les complexes chez les scripteurs et locuteurs de toute toute catégorie.
Dans ce libelle, que de vérités ! En voici quelques-unes : le français évolue comme toutes les langues ; le français n’appartient pas à la France, mais aux 300 millions qui le parlent à travers le monde ; il n’y a pas de standard unique ; l’Académie française n’a aucun pouvoir sur la langue et, de toute façon, elle est complètement ringarde : là où le Grand Robert contient 100.000 mots, son Dictionnaire n’en offre que 32.000 dans sa dernière édition ; l’orthographe française n’est pas toujours logique ni étymologique ; l’extension du féminin ne met pas en péril le français… Bref, une langue parlée et écrite, si elle est vivante, ne cesse de s’enrichir, de se transformer, et dire que nous écrivons dans la langue de Molière est aussi bête que de croire que les Britanniques s’expriment dans la langue de Shakespeare. Fort bien.
Des correcteurs d’orthographe au bac ?!
D’où vient cependant qu’on se sente un peu rétif à ce vigoureux manifeste signé par dix-huit (pas moins) savants et professeurs ? Peut-être parce qu’ils en font un peu trop dans le genre Candide : « tout va très bien dans le meilleur des mondes possibles ». Pour eux, qui se refusent d’établir les canons du bien et du mal, du bon usage et du mauvais, de la beauté et de la laideur, l’avilissement de la langue est par principe une notion incongrue. Ils se veulent avant tout les défenseurs des dominés, réduits au mutisme par la distinction de classe ! Ils mènent ainsi l’offensive contre le culte de l’orthographe « devenue un marqueur social extrêmement puissant ».
Ils semblent ignorer qu’aujourd’hui ce sont des anciens élèves des grandes Écoles et les sous-titreurs de la télévision qui en ont perdu souvent le sens. Le rédacteur du tract concède alors que « la maîtrise de l’orthographe régresse », que le nombre des heures d’enseignement qui lui sont réservées « diminue régulièrement ». Mais attention ! Surtout pas de dictée ! Exercice néfaste. Il existe, nous dit-il, « une multitude de techniques pour améliorer la maîtrise de l’orthographe qui s’éloignent des méthodes traditionnelles souvent inefficaces et décourageantes ». Ainsi il serait bon qu’au baccalauréat on autorise les candidats à utiliser des correcteurs d’orthographe, puisqu’ils ont le droit de se servir en sciences des calculatrices… Voilà un problème résolu.
La francisation des termes est désarmée
On éprouve tout de même quelque réserve devant le laxisme de nos maîtres linguistes face à « l’invasion » des termes étrangers, surtout anglo-saxons. Ils ont bien raison sur ce point d’observer que notre lexique est bourré de mots venus d’ailleurs et que l’anglais lui-même est composé d’un nombre considérable de mots d’origine française. Pour autant, ne peut-on pas faire un tri entre les mots sans équivalent dans notre langue et qui s’imposent donc et ceux qui doublonnent le français, et qu’on diffuse par paresse, par snobisme et par ignorance ? La francisation des termes importés paraît désarmée : « N’y aurait-il pas, écrivait naguère l’auteur d’un autre « tract Gallimard », Alain Borer, quelque enseignement à tirer du fait qu’un mot réussi comme ‘’courriel’’ (invention québécoise) ne l’emporte pas sur email ? Ni ’’pourriel’’ sur spam ? L’adoption de mots anglais sans transformation signifie :’’Nous préférons la langue du maître.’’ Courriel ni pourriel ne prennent pas, précisément parce qu’ils sonnent trop français. On ne dit plus Pigalle mais SoPi pour South Pigalle, parce qu’il est mieux de se croire à Soho. »
On ne s’étonnera pas que l’ « écriture inclusive », y compris le monstrueux néopronom iel (il et elle réunis), ne heurte pas nos linguistes. Qu’on le sache : dans une dernière partie édifiante où ils font l’apologie de leur métier, de leurs recherches, du sérieux de leur travail « considérable », se prévalant d’être « plus exigeants que les puristes », ils affirment leur mission sociale : permettre « à chacune et à chacun de se réapproprier sa langue ».
Les hussards noirs de Péguy pourront toujours se retourner dans leurs tombes.
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