Quatre jours après les résultats du second tour des législatives anticipées, la France n’a toujours pas de nouveau Premier ministre et de gouvernement. Alors que les négociations se poursuivaient à gauche, au sein du Nouveau Front populaire, Emmanuel Macron a estimé, dans une lettre adressée aux Français et publiée hier dans la presse régionale, que « personne ne l’a emporté ».
Une prise de position qui le conduit à reporter la nomination d’un nouveau Premier ministre – pour succéder à Gabriel Attal, maintenu pour gérer les affaires courantes – et qui est fustigée par la gauche mais aussi le RN qui estiment que le président de la République refuse de reconnaître le résultat des urnes.
Les infos à retenir
> La CGT cheminots « exige » un gouvernement NFP et appelle à des manifestations
> Trois Français sur quatre inquiets de la situation politique
» Les infos à suivre ce jeudi :
8h30 – Villeroy de Galhau s’inquiète d’un « choc d’incertitude » sur l’économie
« On est en train de sortir [du choc de l’inflation], la victoire contre l’inflation est en vue, on va revenir vers la cible de 2 % (… ) là-dessus arrive malheureusement un autre choc qui menace, c’est un choc d’incertitude. Les chefs d’entreprise que nous interrogeons nous disent leurs inquiétudes sur l’attentisme de leurs clients […], sur le report de leurs investissements et sur le gel de leurs embauches », estime le gouverneur de la Banque de France sur franceinfo. « Ça, je crois que ce serait un choc très négatif pour la croissance et pour l’emploi », prévient-il.
Questionné sur les mesures économiques présentées lors de la campagne des élections législatives, comme le relèvement du Smic ou l’abrogation de la réforme des retraites, le gouverneur de l’institut d’émission ne s’est pas prononcé mais a appelé à ne pas creuser les déficits. « Il y a des choix démocratiques possibles. Il faut que nous décidions quelles priorités de dépenses nous retenons », a dit François Villeroy de Galhau. « Si on fait des choix, il ne faut en rien creuser les déficits. » Sur le risque d’une impasse sur le vote d’un budget pour 2025, le banquier central estime « qu’on n’en est pas là puisque le budget, ça se passe fin septembre ». « J’espère que d’ici là, pour lever l’incertitude, on aura une clarification politique. »
8h13 – François Bayrou plaide pour « un rassemblement » de « tous ceux qui ont aidé à écarter les extrêmes »
« Tous ceux qui ont aidé à écarter les extrêmes doivent laisser de côté leurs lignes rouges pour réussir à s’entendre. La seule possibilité, c’est de proposer un rassemblement », estime François Bayrou sur TF1. Interrogé sur le choix du futur Premier ministre et du gouvernement, il estime que « le président de la République devra nommer un Premier ministre qui devra composer un gouvernement avec des personnalités fortes, d’expérience, qui se respectent entre elles. Un gouvernement dans lequel chacun pourra retrouver une part de sa sensibilité ».
Et d’ajouter, « Il faut qu’il y ait des personnalités qui acceptent de dépasser leurs identités. Ces personnalités doivent avoir traversé des tempêtes, savoir ce qui se passe dans des crises. Je suis là pour aider à sortir de cette impasse qui va finir par être lassante pour les Français. »
7h59 – Eric Dupond-Moretti appelle les partis de l’arc républicain « se réunir tous et sortir avec une solution »
Reprenant à son compte les propos du président de la République selon lequel « il n’y a pas de gagnant », le garde des Sceaux Eric Dupond Moretti estime sur RTL que « la seule possibilité pour obtenir une majorité c’est qu’on travaille ensemble ». Il juge nécessaire un accord entre le bloc central, de la droite à la « gauche républicaine » excluant l’extrême droite mais aussi les « insoumis ». Selon lui, « la seule majorité absolue est composée de communistes, de socialistes, d’écolos, de notre groupe central et de la droite classique »
Il appelle donc les partis qu’il juge dans l’arc républicain à prendre leurs responsabilités afin de « se réunir tous et sortir avec une solution » : « Soit ça s’appelle une coalition, soit ça s’appelle un pacte législatif, mais il y a moyen de travailler ensemble […] et de dégager un certain nombre de textes, et de faire avancer le pays. A situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle ».
7h40 – Pour Sandrine Rousseau le NFP met « trop de temps » à choisir un candidat pour Matignon
Invité de RMC, la député écologiste qui est aussi candidate à la présidence de l’Assemblée nationale, se dit « extrêmement inquiète » après la lettre d’Emmanuel Macron. C’est une « lettre inquiétante sur le fond parce que c’est la lettre de quelqu’un qui ne veut pas accepter jamais la moindre défaite », explique-t-elle.
Interrogée sur l’avenir du Nouveau Front populaire, elle estime que celui-ci n’est pas « en train de mourir », mais que la gauche doit se défaire de ses habitudes. « Nous mettons beaucoup trop de temps » a choisir un candidat pour le poste de Premier ministre, déplore-t-elle encore.
6h25 – Trois Français sur quatre inquiets de la situation politique
Selon un nouveau sondage OpinionWay pour Europe 1, CNews et « Le Journal du dimanche », 77 % des Français se disent inquiets par la situation politique actuelle. Ils sont 22 % à déclarer qu’ils n’ont pas d’inquiétude particulière et 1 % d’entre eux ne se prononcent pas.
6h12 – La CGT cheminots « exige » un gouvernement NFP et appelle à des manifestations
La CGT et ses organisations appellent solennellement Emmanuel Macron à respecter le résultat des urnes. Pas question de continuer sa politique économique et sociale violente. Le nouveau gouvernement doit être formé au plus vite autour du programme du Nouveau Front populaire », explique la Fédération CGT des cheminots dans un communiqué publié cette nuit.
La centrale syndicale « appelle ses syndicats à organiser, en lien avec les structures interprofessionnelles, des rassemblements devant les préfectures et à Paris à proximité de l’Assemblée nationale ».
6h00 – Ce qui s’est passé mercredi
Sortant de son silence trois jours après le second tour des législatives, et bien que parti dans la matinée à Washington pour un sommet de l’Otan, Emmanuel Macron s’est adressé aux Français dans une lettre publiée par la presse quotidienne régionale. « Personne ne l’a emporté dimanche », selon le chef de l’Etat. Il faut donc, selon lui, « inventer une nouvelle culture politique » face à la coexistence inédite de trois blocs dans l’hémicycle : le Nouveau Front populaire, le bloc macroniste et le Rassemblement national. Une déclaration qui a scandalisé les oppositions à l’ancienne majorité présidentielle.
Le Nouveau Front populaire a mis « solennellement » en garde Emmanuel Macron, lui reprochant de « bloquer » la nomination d’un Premier ministre issu de ses rangs. Une posture dénoncée par le camp présidentiel qui prône le « réalisme » et une coalition plus large.
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