Dans cette région marginalisée du sud-est du pays, la répression n’a pas su faire taire la colère des habitants depuis le début des manifestations à l’automne dernier.
Le 8 juillet dernier, quatre hommes armés de grenades et d’armes automatiques font irruption dans le commissariat numéro 16 de la ville de Zāhedān, capitale de la région iranienne du Sistan-et-Baloutchistan, et tuent deux policiers. Les assaillants, eux aussi, meurent sur le coup. L’organisation extrémiste Jaish ul-Adl revendique l’attaque, affirmant dans un communiqué que le ciblage de ce lieu ne fut pas anodin. Le commissariat symbolise, selon Jaish ul-Adl, la violence et l’impunité du régime iranien envers le peuple.
Le groupe fait référence au tragique « vendredi noir », un massacre qu’a connu la ville le 30 septembre 2022, deux semaines après que Mahsa Amini, une jeune femme kurde, eut été tuée par la police des mœurs à Téhéran. Le pays était alors en effervescence, d’importantes manifestations – fortement réprimées – émaillant plusieurs villes iraniennes.
Le jour du «vendredi noir», dans un sermon resté célèbre, l’imam de la grande mosquée de Zāhedān dénonce l’immunité dont bénéficierait un officier de police de la province, accusé d’avoir violé et torturé une adolescente baloutche de 15 ans. Après la prière, une partie des fidèles se rendent devant le commissariat 16 de la ville, scandant des slogans contre le régime et demandant que l’officier soit sanctionné. Les militaires tirent sur la foule, faisant au moins 98 morts.
La violence de ce massacre, tout comme la répression massive dans le reste du pays, n’a pas calmé l’opposition au régime de Téhéran dans cette province marginalisée, marquée par la pauvreté et le chômage. Le Sistan-et-Baloutchistan est même, aujourd’hui, la dernière région où le peuple ose encore défier le pouvoir dans la rue. À Zāhedān, les sermons du vendredi sont devenus des rassemblements politiques, des rendez-vous hebdomadaires où l’on critique les autorités. Ils sont suivis de protestations, régulièrement réprimées dans le sang.
«Lors de ces manifestations, des cortèges de femmes sont rapidement apparus, un fait très inhabituel au Sistan-Baloutchistan,» note Stéphane Dudoignon, chercheur au CNRS et fin connaisseur de la région. La ville est surtout peuplée par les Baloutches, une minorité discriminée, mais aussi très conservatrice. Aux massacres de rues s’ajoutent les exécutions publiques. D’après l’ONG Iran Human Rights, le Sistan-et-Baloutchistan est la province où les autorités iraniennes pratiquent le plus d’exécutions : 109 en 2022, soit presque 20% de toutes celles recensées en Iran.
Tentative d’assassinat
L’homme qui prononce le sermon du vendredi et qui attise la détermination des fidèles opposés au régime est un personnage atypique dans le spectre politique iranien. Molavi Abdolhamid est le chef de file des musulmans sunnites en Iran, dont se réclament les Baloutches. Dans ses prises de parole, il dénonce les discriminations que subissent les femmes et les minorités religieuses (dont les Sunnites) dans ce pays où le chiisme est la religion d’État depuis le XVIe siècle, fustige la répression, l’exécution des manifestants et même l’instrumentalisation du religieux par le régime iranien.
Imam de la grande mosquée de Zāhedān, il est depuis son discours du « vendredi noir » l’une des principales figures à oser critiquer la répression du régime… Bien qu’«il ne se soit jamais opposé à l’existence de la République islamique, et a d’ailleurs explicitement prôné, même après la mort de Mahsa Amini, le port obligatoire du voile, bien qu’il parle moins de celui-ci depuis l’hiver dernier, » rappelle Stéphane Dudoignon. Des documents confidentiels, rendus publics par un piratage du groupe de hackers Black Reward, révèlent qu’Ali Khamenei, le guide suprême du pays, craint qu’attaquer officiellement l’imam « mette à nouveau en colère les sunnites et les pousse à descendre dans la rue ».
Mais il y a trois semaines, selon le média indépendant baloutche Haal Vsh, l’imam aurait échappé à une tentative d’assassinat dont le commanditaire serait en lien direct avec l’armée iranienne. Les tensions ne cessent d’escalader depuis. Molavi Abdolamid s’est vu refuser le droit de pèlerinage à la Mecque, son petit-fils a été arrêté, et les médias étatiques l’attaquent constamment. Désormais à Zāhedān, chaque prise de parole de l’imam peut enflammer la ville, voire la région.
Cette chronique a été reproduite du mieux possible. Au cas où vous projetez d’apporter des modifications concernant le thème « Web desing » il est possible de contacter notre journaliste responsable. Le but de leakerneis.fr est de trouver sur internet des données sur le sujet de Web desing puis les diffuser en tâchant de répondre au mieux aux interrogations des internautes. Cet article, qui traite du thème « Web desing », vous est spécialement proposé par leakerneis.fr. Il est prévu divers travaux autour du sujet « Web desing » à brève échéance, on vous invite à naviguer sur notre site internet aussi souvent que possible.Vous pouvez lire cet article développant le sujet « Web desing ». Il est fourni par l’équipe leakerneis.fr. Le site leakerneis.fr est fait pour publier plusieurs publications autour de la thématique Web desing publiées sur la toile. L’article original est réédité du mieux possible. Si vous envisagez d’apporter quelques modifications concernant le sujet « Web desing », vous êtes libre de contacter notre équipe. Prochainement, nous présenterons d’autres informations autour du sujet « Web desing ». De ce fait, consultez régulièrement notre blog.