« La prise de cette ancienne ‘cité des rois’, profondément imprégnée de l’histoire allemande, était légèrement différente des combats en pleine nature. En rase campagne et même dans les forêts densément peuplées, la guerre peut donner lieu à une bataille à grande échelle. Mais la bataille d’Aix-la-Chapelle n’en fut pas une. Au lieu de cela, la bataille s’est déroulée lentement – avec parfois la prise de seulement une demi-douzaine de maisons par jour. »
En novembre 1944, le correspondant de guerre américain Irvin Schwartz relate dans une lettre la bataille d’Aix-la-Chapelle. Selon ses termes, « maison par maison », « bloc par bloc », les troupes alliées ont « repoussé les nazis », avant de réussir a enfin s’emparer de la cité allemande le 21 octobre 1944 au terme de six semaines d’une lutte acharnée.
Après avoir remporté la longue et sanglante bataille de Normandie, les Américains ont libéré en un temps record le nord de la France et la Belgique. Mais après le fiasco de l’opération « Market Garden » aux Pays-Bas, leur espoir de finir la guerre avant la fin de l’année s’amenuise. Les Allemands se sont retranchés derrière la ligne Siegfried (Westwall), un système de fortifications et d’obstacles bétonnés disposés le long de la frontière allemande, du nord des Pays-Bas jusqu’à la frontière suisse.
À lire aussiL’opération Market Garden, le « magnifique désastre » des Alliés en septembre 1944
Une cité historique
À la fin de l’été, les Américains pénètrent pour la première fois en Allemagne. Le 12 septembre, la petite commune de Roetgen devient la première ville allemande conquise par des soldats alliés. Elle se situe à seulement 20 kilomètres d’Aix-la-Chapelle, un lieu emblématique dont la 1re armée américaine du général Courtney Hodges est chargée de s’emparer. « C’est la ville que Charlemagne désignait comme sa ville de règne et c’est dans sa lignée que tous les empereurs du Saint-Empire romain germanique y ont été sacrés », rappelle Noëlle Manoni, doctorante en histoire militaire à l’Université du Luxembourg.
Face à l’avancée des Alliés, Adolf Hitler ordonne alors de les freiner par tous les moyens. « Les commandants allemands devaient tenir les villes sur le sol de la patrie à tout prix. Cet ordre ne se limitait pas seulement à Aix-la-Chapelle, mais il est vrai que d’un point de vue historique, cette ville occupait une place importante », ajoute cette spécialiste de la Seconde Guerre mondiale. Le 16 septembre, les troupes américaines arrivent devant la ville défendue par 5 000 soldats de la Wehrmacht.
Des combats de rue
L’offensive débute le 2 octobre avec une préparation d’artillerie, mais la résistance allemande est très dure. Huit jours plus tard, les Américains délivrent un ultimatum à l’ennemi, le sommant de capituler sous 24 heures, mais l’offre est rejetée. Le pilonnage continue. Rien que pour la journée du 11 octobre, 5 000 obus et 173 tonnes de bombes sont déversés sur Aix-la-Chapelle.
À partir du 13 octobre, le 26e régiment américain d’infanterie est chargé de la prise de la ville. Son cri de ralliement est alors « Knock’em all down ! » (« Faites-les tous tomber ! »). Armés de mitrailleuses et de lance-flammes, les 2e et 3e bataillons progressent dans la ville, aidés par quelques chars Sherman et une seule batterie d’obusiers. « La bataille prend alors l’allure d’un combat de rue dans lequel les Américains subissent de lourdes pertes en raison du dédale des maisons, qui facilite la tâche des défenseurs », décrit Noëlle Mamoni. « Elle figure ainsi parmi les plus importantes batailles urbaines de la Seconde Guerre mondiale, même si celles de Berlin ou de Stalingrad sont plus conséquentes en termes de soldats engagés et de dégâts causés. »
Après avoir couvert la guerre du Pacifique, le journaliste américain Richard Tregaskis accompagne le 26e régiment d’infanterie dans les rues d’Aix-la-Chapelle. Alors que les hommes se battent parfois au corps-à-corps pour avancer mètre après mètre, pièce par pièce, il fait le parallèle avec ce qu’il a vécu préalablement dans la jungle, comme le cite l’historien militaire John C. McManus dans son ouvrage « Grunts : inside the American infantry combat experience, World War II through Iraq » : « Les fenêtres sont des buissons, les maisons sont des arbres. Chacune des milliers de fenêtres, comme chaque buisson ou plante tropicale, est une source potentielle de danger. (…) La technique consiste à se frayer un chemin au milieu d’un pâté de maisons avec des explosifs puissants tout comme vous le feriez dans la jungle avec une machette. »
Dans ce même livre, le sergent Mack Morris décrit lui aussi toute la dangerosité de ces combats de rue : « Un soldat se tenait tranquillement dans l’embrasure d’une porte et un tireur d’élite à deux pâtés de maisons lui a tiré une balle dans la tête. Le garçon est tombé et est resté tranquillement étendu pendant un moment. Puis il a saigné de la bouche, a gémi et il est mort. Son sang a recouvert l’embrasure de la porte ».
Un amas de ruines
La bataille prend finalement fin le 21 octobre dans une ville en ruine. « Les égouts éclatés, les conduites de gaz brisées et les animaux morts soulèvent une odeur presque étouffante dans de nombreux quartiers de la ville. Les rues sont pavées de verre brisé ; les câbles téléphoniques, d’éclairage électrique et de tramway pendent et sont regroupés un peu partout, et dans de nombreux endroits, des voitures, des camions, des véhicules blindés et des canons accidentés jonchent les rues. La plupart des rues d’Aix-la-Chapelle sont impraticables, sauf à pied », écrit ainsi le lieutenant Robert Botsford, selon John C. McManus.
Les derniers foyers de résistance sont nettoyés par les forces américaines. Après la prise de l’hôtel Quellenhof, la garnison allemande dépose les armes. Les deux camps affichent des pertes importantes avec environ 5 000 tués. Pour autant, « la prise d’Aix-la-Chapelle n’a pas d’avantages militaires à court terme pour les Américains », estime l’historienne Noëlle Manoni. « Mais les conséquences sont importantes pour la suite des opérations militaires alliées. En contournant par la suite la ville et en poussant plus vers le sud, les Alliés vont être engagés dans la bataille de la forêt de Hürtgen ».
Ces combats vont s’avérer encore plus difficiles que ceux d’Aix-la-Chapelle. Jusqu’à la mi-février 1945, ce territoire constitué de bois épais, de sommets de collines dénudés et de gorges profondes devient synonyme de blessures et de morts. La forêt de Hürtgen coûte à l’armée américaine pas moins de 33 000 soldats, tués et blessés.
Cette chronique a été reproduite du mieux possible. Au cas où vous projetez d’apporter des modifications concernant le thème « Web desing » il est possible de contacter notre journaliste responsable. Le but de leakerneis.fr est de trouver sur internet des données sur le sujet de Web desing puis les diffuser en tâchant de répondre au mieux aux interrogations des internautes. Cet article, qui traite du thème « Web desing », vous est spécialement proposé par leakerneis.fr. Il est prévu divers travaux autour du sujet « Web desing » à brève échéance, on vous invite à naviguer sur notre site internet aussi souvent que possible.Vous pouvez lire cet article développant le sujet « Web desing ». Il est fourni par l’équipe leakerneis.fr. Le site leakerneis.fr est fait pour publier plusieurs publications autour de la thématique Web desing publiées sur la toile. L’article original est réédité du mieux possible. Si vous envisagez d’apporter quelques modifications concernant le sujet « Web desing », vous êtes libre de contacter notre équipe. Prochainement, nous présenterons d’autres informations autour du sujet « Web desing ». De ce fait, consultez régulièrement notre blog.