Série noire pour l’industrie allemande. Après une légère baisse de 0,1 % en mai, elle chute à nouveau en juin, et cette fois de 1,5 %, selon l’office de statistique Destatis. Tous les secteurs ne sont pourtant pas au rouge : la production de biens de consommation a progressé de 1,8 % et celle des biens intermédiaires de 0,4 %. Mais ces progrès n’ont pas suffi à masquer l’effritement de deux secteurs clés pour l’industrie d’outre-Rhin. L’automobile, symbole de la « Deutsche Qualität », a reculé de 3,5 % et les biens d’équipement de 1,3 %. Servant à fabriquer d’autres biens dans les secteurs aéronautique, naval ou encore ferroviaire, il s’agit notamment des machines-outils très prisées à l’étranger et sur lesquelles l’Allemagne fait reposer son avenir industriel.
Cet affaiblissement de l’industrie, pilier de l’économie du pays, est plus grave que prévu. Les analystes financiers recensés par Factset, cité par l’AFP, attendaient en moyenne une baisse de 0,5 %. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la production industrielle allemande recule et malgré quelques récents « contrats importants » dans l’aéronautique, « les perspectives pour la conjoncture industrielle sont toujours sombres », a prévenu le ministère de l’Économie dans un communiqué.
Trois raisons expliquent ces mauvais résultats. D’abord, la demande intérieure allemande a baissé, en raison d’un taux d’inflation certes stable, mais toujours élevé. Il restait à 6,4 % en juin, un chiffre inédit depuis les années 1950 et supérieur à d’autres pays européens, comme la France, alors redescendue à 5,3 %. La hausse des taux d’intérêt par la Banque centrale européenne rend aussi plus difficile l’emprunt pour les entreprises et les ménages, qui consomment moins de produits « made in Germany ». Deuxième problème, le recul de la demande chinoise et américaine. Ces pays sont les deux premiers partenaires économiques de l’Allemagne. Marchés cruciaux donc, mais qui préfèrent désormais se tourner vers leur industrie intérieure, qu’ils subventionnent largement, pour être plus indépendants et stimuler leur économie.
Prix de l’électricité élevé
Enfin, l’industrie allemande souffre d’un prix de l’électricité encore très élevé par rapport à la moyenne européenne. Ayant décidé d’abandonner le nucléaire, forcé de renoncer au gaz russe, et cherchant à sortir du charbon, Berlin a massivement investi dans les énergies renouvelables, ce qui a gonflé les factures d’électricité et rend le pays moins séduisant pour les entreprises étrangères. Le baromètre EY plaçait l’Allemagne en troisième position dans son classement des pays les plus attractifs d’Europe en mai dernier, derrière la France et le Royaume-Uni.
Certains secteurs industriels connaissent malgré tout une progression au mois de juin, comme la chimie (+ 3,5 %), mais d’autres filières gourmandes en énergie poursuivent leur recul. C’est notamment le cas de la production et de la transformation des métaux (-3,1 %), du papier et du carton (-2,3 %) et du verre et de la céramique (-0,7 %). Non seulement l’industrie est donc loin de retrouver son niveau d’avant la guerre en Ukraine, mais des sociétés pourraient en plus partir pour des pays où l’énergie est moins chère. La Fédération allemande de l’industrie (BDI) avertissait début juin que 16 % des entreprises qu’elle avait interrogées étaient en train de délocaliser une partie de leur production, et qu’un tiers y réfléchissait sérieusement.
Pour éteindre l’incendie, le ministre vert de l’Economie et du Climat, Robert Habeck, avait proposé de subventionner l’électricité à usage industriel en vue de la rendre plus abordable. Mais cette mesure a été balayée par le ministre des Finances, le libéral Christian Lindner, et par le Chancelier Olaf Scholz. Outre plusieurs économistes, qui la jugent coûteuse et inefficace sur le long terme, cette tarification de l’électricité n’a pas non plus été bien accueillie par l’Union européenne. La Commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, a appelé à la « prudence », arguant qu’un tel soutien gouvernemental créerait une distorsion entre l’Allemagne et les plus petits pays européens, qui n’ont pas les mêmes moyens pour soutenir leur économie face à la crise de l’énergie. D’autant que notre voisin d’outre-Rhin protège déjà beaucoup ses entreprises. Depuis mars 2022, les pays de l’Union européenne ont dépensé 740,9 milliards d’euros en aides d’Etat, et l’Allemagne en représente la moitié, loin devant la France (22,6 %) et l’Italie (7,7 %).
L’essoufflement de l’économie allemande semble voué à se poursuivre sur le reste de l’année 2023. « La baisse de 1,5 % de la production industrielle en juin donne un avant-goût des mauvais chiffres qui se profilent à l’horizon pour les mois à venir », a commenté l’économiste en chef de la Commerzbank, Jörg Krämer. L’Allemagne est déjà entrée en récession, son PIB ayant baissé de 0,4 % au premier trimestre. L’institut de recherche économique IFO prévoit une confirmation de cette tendance sur l’année, avec un recul de -0,1 % en 2023. De quoi inquiéter celle qui fut longtemps considérée comme la « locomotive » de l’Europe.
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