Un combat de boxe de 46 secondes qui a suscité une vague de haine mondiale. Jeudi 1er août, la boxeuse Angela Carini a abandonné, au début de son huitième de finale en catégorie − 66 kg aux Jeux olympiques, après un direct de son adversaire, l’Algérienne Imane Khelif, affirmant que celui-ci lui a « fait trop mal ». A la sortie du ring, l’Italienne a murmuré un « ce n’est pas juste », qui a alors fait démarrer la polémique : les athlètes étaient-elles sur un pied d’égalité ?
La question a été soulevée par la droite la plus conservatrice, qui argue du fait qu’Imane Khelif avait été exclue des Mondiaux de 2023 à New Delhi après un « test d’éligibilité […] distinct [d’un test de testostérone] » visant à concourir dans la catégorie femmes, d’après la Fédération internationale de boxe (IBA), une instance privée. Une décision « qui a été prise sans aucune procédure appropriée », selon le Comité international olympique (CIO). Il y a un an, le CIO a décidé de priver l’IBA de sa reconnaissance, discréditée par des scandales d’arbitrage, des dettes abyssales et la précédente présidence de l’Ouzbek Gafur Rakhimov, reconnu par les autorités américaines comme un « trafiquant d’héroïne ».
Les attaques contre Imane Khelif, qui ont inondé les réseaux sociaux, ont été relayées par la première ministre italienne d’extrême droite Georgia Meloni, l’ancien président américain et candidat Donald Trump, ou encore l’autrice J. K. Rowling, coutumière des saillies transphobes – la boxeuse n’étant pourtant pas une femme trans.
Le CIO, lui, a acté et répété qu’Imane Khelif est « née femme, enregistrée comme femme, vit sa vie en tant que femme, boxe en tant que femme » et pouvait combattre dans la catégorie femmes.
« Je n’ai rien contre Khelif et si je la rencontre à nouveau, je l’embrasserai »
Dans un entretien accordé au quotidien sportif transalpin Gazzetta dello Sport, paru vendredi, la boxeuse italienne est revenue sur son combat, et surtout sur la vague de haine et de cyberharcèlement qui a déferlé depuis sur sa compétitrice.
« J’ai reçu un premier coup de mon adversaire et j’ai immédiatement ressenti une douleur au nez et au visage (…). Peu après, j’en ai reçu un autre, qui m’a fait très mal (…). Je ne me sentais plus capable de finir le match (…), je n’avais jamais été frappée aussi fort. »
Au sujet de son abandon, elle explique : « A mon avis, c’est un signe de maturité et non de faiblesse que de comprendre quand il est temps de s’arrêter. Il n’y avait rien de rien de prévu, c’était un choix instinctif. »
Quant au fait qu’elle n’a pas salué la boxeuse algérienne, Angela Carini évoque un « geste involontaire » pour lequel elle s’« excuse. J’étais en colère parce que mes Jeux olympiques étaient déjà partis en fumée. Je n’ai rien contre Khelif et si je la rencontre à nouveau, je l’embrasserai. »
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Si le « ce n’est pas juste » murmuré par Carini put être interprété comme le fait qu’il était injuste que la boxeuse algérienne combatte face à elle, l’Italienne se défend : « Ce n’était pas juste que mon rêve s’arrête si tôt. Je me suis préparée durement pendant trois ans et je voulais aller jusqu’au bout. »
Mais, elle reconnaît s’être « posée quelques questions », lorsqu’elle a su qu’Imane Khelif lui ferait face. « On essaie de connaître son adversaire, et dans ce cas, la situation était un peu particulière. Mais je ne suis personne, donc je ne peux pas juger : si pour le CIO elle a pu se battre, je respecte cette décision. »
De son côté, le CIO a redit que tous les athlètes « respectent les règles d’éligibilité aux compétitions » et qu’il est établi que toutes les boxeuses alignées aux Jeux olympiques « sont des femmes », a-t-il assuré sans donner de noms. « De nombreuses femmes peuvent avoir un taux de testostérone égal à celui des hommes, tout en étant des femmes », a-t-il affirmé, jeudi. Puis, en soirée, le CIO a assuré dans un communiqué que « comme lors des précédentes compétitions olympiques de boxe, le genre et l’âge des athlètes se fondent sur leur passeport », fustigeant les « attaques » visant les deux boxeuses et la « décision arbitraire » de 2023 de l’IBA.
Ces questions ont fait irruption il y a plusieurs années avec l’athlète sud-africaine Caster Semenya, 33 ans, multiple championne du monde et olympique, privée de compétition par la Fédération internationale d’athlétisme en raison d’un taux de testostérone plus élevé que chez la moyenne des femmes. La Fédération internationale d’athlétisme (World Athletics) impose aux athlètes qu’elle qualifie d’hyperandrogènes de faire baisser ce taux par un traitement hormonal pour pouvoir participer dans la catégorie féminine. Ce que refuse Semenya, qui dénonce « un traitement nocif, inutile et soi-disant correctif ». La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a estimé que l’athlète avait été victime de discrimination et d’une violation de sa vie privée. Cependant, les autorités helvètes, appuyées par World Athletics, ont saisi la Grande chambre de la CEDH, sorte d’instance d’appel.
« Faux débat »
Pour Denis Quinqueton, codirecteur de l’Observatoire LGBTQ + de la Fondation Jean Jaurès, il s’agit d’un « faux débat » alimenté par les milieux conservateurs qui cherchent « à tout prix à faire polémique sur les sujets de genre et d’identité de genre » car ils souhaitent que « chacun reste à sa place ».
« Dès qu’une femme réalise une performance impressionnante, elle est accusée d’être un homme », déclare auprès de l’Agence France-Presse Loé Petit, responsable du Collectif intersexe activiste (CIA). « Considérer qu’une femme forte physiquement ne peut pas être une vraie femme, c’est de la misogynie. » « Si l’équité était réellement l’objectif recherché, les hommes performants se verraient également imposer un taux maximum de testostérone dans le sang, et des tests de masculinité pour s’assurer qu’ils sont dans la bonne catégorie. Il n’en est rien. Les hommes ayant des avantages physiques, par exemple pulmonaires ou cardiaques, sont au contraire célébrés comme des surhommes ! », ajoute le CIA.
« Les niveaux d’androgènes concentrent de façon injuste et arbitraire le harcèlement des sportives intersexes [qui présentent des variations des caractéristiques sexuelles, chromosomiques ou encore hormonales qui ne correspondent pas aux définitions sociales et médicales typiques du féminin et du masculin] (et transgenres), affirme le collectif. Pourtant, l’étude utilisée par Worlds Athletics sur les “avantages” donnés par cette hormone pour justifier les discriminations contre les athlètes intersexes, et qui a ouvert la voie pour de nombreuses fédérations, a fait l’objet d’un démenti par ses propres auteurs et a été dénoncée pour “manque d’intégrité scientifique” et “données biaisées”. »
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