Aujourd’hui, attention, c’est bagarre de vocabulaire. J’ai reçu un message furax de Rémy, de Montbéliard : « Horreur ! Malheur !!! Vous cautionnez trop pour très !!! Scandale !!! EN AUCUN CAS TROP NE DOIT MARQUER LA GRANDE QUANTITÉ !!! », et Rémy conclut : « Trop ne peut marquer que la quantité excessive, pas la grande quantité ».
Qu’est-ce qui mérite un tel courroux ? Un récent Bonbon sur la langue, dans lequel j’évoquais les évolutions du français, où je disais au passage que j’aimais bien la tendance à remplacer parfois très ou beaucoup par trop, une « mode » qui est née dans nos cours de récré il y a quelques décennies déjà et qui depuis a gagné sa place dans le vocabulaire des adultes, et même dans les dictionnaires – « J’aime trop les croissants », « C’est trop bon », la version correcte étant « J’aime beaucoup les croissants », « C’est très bon ».
L’utilisation de trop dans ces cas-là reste du registre familier, à éviter dans vos écrits officiels, les dissertations du bac et les lettres au percepteur, naturellement.
« Trop » était considéré comme le bon mot au Moyen Âge
Ce qui est amusant et surprenant à la fois, c’est que trop était considéré comme le bon mot justement, ou du moins une façon tout à fait correcte de parler… mais au Moyen Âge… avant que des galopins médiévaux se mettent à le remplacer par très, ce qui était sans doute jugé fort inopportun par les lettrés de l’époque.
Voici l’histoire : « Trop a eu dès l’ancien français le sens de très, [ou de] beaucoup, détaille le Dictionnaire historique de la langue française d’Alain Rey, donc il n’indiquait pas l’excès. Vers 1175, on disait ainsi [déjà !] ‘trop bien’ pour ‘très bien' » !
« Trop mieux », « Trop plus »
Oui, cette façon de parler qu’on reproche aux jeunes d’aujourd’hui. Au XIVe siècle, on disait même « trop mieux » et « trop plus », figurez-vous ! « Cet emploi (…) est aujourd’hui considéré comme fautif », précise le Dictionnaire historique, mais « il demeure usuel dans des formules de politesse [comme] C’est trop aimable » ou dans des phrases comme « Il est trop mignon, ce petit ».
« Ce point d’histoire sémantique, poursuit le savant Alain Rey, montre que l’emploi de trop pour très dans le langage des jeunes est fondé sur une imprécision très ancienne. »
Pour remonter encore plus loin dans le temps, trop est issu de thorp, un très vieux mot francique (la langue des Francs !), signifiant au départ village ; il descend aussi du latin truppus, désignant une troupe. Donc au passage la troupe, le troupeau, l’attroupement et trop sont tous de la même famille. C’est étrangement de l’idée d’amas, amas de maisons, amas d’êtres vivants, qu’est né le trop adverbe.
Une fois de plus, la langue évolue, elle change, ce qui était correct hier est critiqué aujourd’hui… mais pourrait bien revenir en odeur de sainteté demain ! C’est ça, une langue vivante : une langue qui bouge.
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