Le mois dernier a été le mois de juin le plus chaud jamais enregistré au niveau mondial, avec des températures anormalement élevées sur terre et en mer, a déclaré jeudi l’observatoire du changement climatique Copernicus de l’Union européenne.
Publié le : 06/07/2023 – 19:39
Faut-il s’attendre à un été 2023 aux chaleurs hors norme ? Jeudi 6 juillet, l’observatoire européen Copernicus a annoncé que le monde venait de connaître son mois de juin le plus chaud jamais enregistré, avec l’effet combiné du changement climatique et du retour du phénomène El Niño.
Et la tendance se poursuit en juillet : la journée de mardi a été la plus chaude jamais mesurée au niveau mondial, tous mois confondus, avec 17,03 °C, a confirmé jeudi Copernicus sur la base de mesures préliminaires. Lundi, un premier record avait déjà été battu avec 16,88 °C enregistrés sur l’ensemble du globe (terres et mers confondues).
Même s’il est incertain de prédire la suite de l’été, les records de température s’enchaînent depuis avril sur le globe, de la Chine à l’Espagne en passant par l’océan Atlantique, signe le plus direct du dérèglement du climat de la planète, avec les catastrophes qu’il attise de façon moins prévisible : feux de forêts, sécheresses, pluies extrêmes…
« Le mois de juin a été le plus chaud au niveau mondial, un peu plus de 0,5 degré Celsius au-dessus de la moyenne 1991-2020, dépassant de loin le précédent record de juin 2019″, a indiqué l’observatoire du changement climatique Copernicus (C3S) de l’Union européenne, dont les données, qui remontent à 1950, sont parmi les plus fiables et utilisées du monde avec celles de l’Américain NOAA.
Les températures ont battu des records dans le nord-ouest de l’Europe tandis que certaines parties du Canada, des États-Unis, du Mexique, de l’Asie et de l’est de l’Australie « ont été nettement plus chaudes que la normale », note Copernicus, qui insiste sur l’ampleur de l’écart à la normale.
En revanche, il a fait plus frais que la normale dans l’ouest de l’Australie, l’ouest des États-Unis et l’ouest de la Russie.
Depuis 15 ans, le mois de juin est constamment au-dessus des moyennes de la période 1991-2020, mais « juin 2023 est très au-dessus des autres, c’est le genre d’anomalie à laquelle nous ne sommes pas habitués », a expliqué à l’AFP Julien Nicolas, scientifique du C3S.
Au final, la température mondiale moyenne a été de 16,51 °C en juin, soit 0,53 °C au-dessus de la moyenne des trois précédentes décennies. Le précédent record, en juin 2019, n’était que de 0,37 °C au-dessus de ces normales.
Atlantique Nord et mer Baltique en surchauffe
« Le record de juin 2023 est dû en grande partie à des températures très élevées de la surface de l’océan », qui constituent 70 % de la surface du globe.
Les températures avaient déjà atteint des niveaux records en mai dans l’océan Pacifique sous l’effet du démarrage du phénomène climatique El Niño. En juin, à son tour, l’Atlantique Nord a connu des canicules marines « qui ont surpris beaucoup de gens en atteignant des niveaux vraiment sans précédent », selon l’expert du C3S.
« Un des facteurs est la plus faible vitesse des vents dans de larges secteurs de l’Atlantique Nord », à cause d’un anticyclone des Açores mesuré comme « le plus faible pour un mois de juin depuis 1940 », ce qui a réduit le mélange des eaux de surface et donc leur refroidissement.
« Par-dessus cela, il y a la tendance au réchauffement des océans qui absorbent 90 % de la chaleur produite par l’activité humaine », a ajouté Julien Nicolas, alors que les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité continuent d’augmenter.
« Des canicules marines extrêmes » ont été mesurées dans la mer Baltique ainsi qu’autour de l’Irlande et du Royaume-Uni, qui a déjà confirmé il y a quelques jours son mois de juin record, là encore très nettement au-dessus du précédent.
Le réchauffement sera alimenté ces prochains mois par El Niño, qui continuera toute l’année à une intensité « au moins modérée », selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM, agence spécialisée de l’ONU).
Dans le même temps, « la banquise de l’Antarctique a atteint son étendue la plus faible pour le mois de juin depuis le début des observations par satellite, soit 17 % de moins que la moyenne », selon Copernicus, là-aussi par une marge significative. En février, sa surface avait atteint, au terme de l’été austral, son minimum historique pour la deuxième année consécutive.
Avec AFP
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