Mort de Nahel : le troisième passager de la voiture entendu par l’IGPN en tant que témoin

Le troisième occupant de la voiture de Nahel a été entendu ce lundi par l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Il s’est présenté à 11h00 dans les locaux de la police des polices, sur convocation, pour être auditionné en tant que témoin dans le cadre de l’enquête ouverte pour «homicide volontaire par dépositaire de l’ordre public», a appris Le Figaro de sources concordantes. Celui qui avait d’abord pris la fuite après l’accident doit donc désormais livrer sa version sur le drame qui s’est déroulé sous yeux, mardi 27 juin.

Il se trouvait dans la Mercedes jaune conduite dans les rues de Nanterre «à vive allure» par Nahel, 17 ans. Poursuivi par des policiers qui lui avaient enjoint à plusieurs reprises de s’arrêter, le conducteur avait tenté de les semer en grillant des feux rouges. Il avait finalement été rattrapé par les deux motards de la compagnie territoriale de circulation et de sécurité routière des Hauts-de-Seine, qui s’étaient positionnés «sur le côté gauche» de la voiture, «l’un au niveau de la portière du conducteur, l’autre près de l’aile avant gauche, a retracé jeudi dernier le procureur de Nanterre, Pascal Prache. Ils disent avoir tous deux sorti leurs armes et les avoir pointées sur le conducteur pour le dissuader de redémarrer en lui demandant de couper le contact», a-t-il poursuivi. Mais la Mercedes avait finalement redémarré, et l’un des policiers avait tiré à bout portant sur Nahel, touché mortellement au thorax.

Deux versions opposées

Le mis en cause, âgé de 38 ans, a reconnu être l’auteur du coup de feu et a plaidé la légitime défense. De son côté, le parquet de Nanterre a considéré «que les conditions légales d’usage de l’arme n’étaient pas réunies» et a annoncé la mise en examen du motard ainsi que son placement en détention provisoire. La parole du passager actuellement entendu par l’IGPN devrait permettre d’en apprendre davantage sur le contexte de ce drame.

Il s’est déjà épanché à ce sujet dans les médias, affirmant qu’un fonctionnaire avait mis «un coup de crosse à Nahel, gratuitement. Le deuxième motard s’est penché par la fenêtre, et il lui a mis un coup de crosse, lui aussi», a raconté ce témoin au Parisien . Il assure également qu’un policier a menacé l’adolescent au volant de lui «mettre une balle dans la tête» s’il ne coupait pas le moteur. Nahel aurait alors «essayé de se protéger (…) et comme il était un peu sonné, son pied s’est enlevé de la pédale de frein. Comme la voiture, c’est une automatique, elle a avancé toute seule. Le policier situé près de la fenêtre a dit à son collègue :Shoote-le !. C’est là que le motard qui était à l’avant a tiré », selon sa version. Reste à savoir s’il maintiendra son récit devant les enquêteurs de l’IGPN, et s’il sera confirmé ou infirmé par les investigations.