A moins d’une semaine du scrutin du 5 novembre, Donald Trump s’est mis en scène dans un camion-poubelle pour tenter d’exploiter une gaffe de Joe Biden, qui a qualifié les électeurs républicains d’«ordures».
Une gaffe et une mise en scène. Alors que la campagne entre dans la dernière ligne droite pour cette élection présidentielle qui s’annonce comme l’une des plus serrées de l’histoire américaine, le président démocrate a compliqué la tâche de sa vice-présidente en qualifiant les partisans de son prédécesseur républicain d’«ordures», avant de se reprendre.
Il n’en fallait pas plus pour que Donald Trump s’empare de cette gaffe en enfilant une chasuble orange fluo sur le dos et en s’installant à bord d’un camion-poubelle pour défiler dans les rues, avant de porter à nouveau sa chasuble dans un discours de campagne dans le Wisconsin, un des sept «swing states», les Etats décisifs pour la victoire.
BREAKING: Donald Trump is riding in a garbage truck less than 24 hours after Joe Biden called his supporters “garbage” pic.twitter.com/KCfW2WsIe0
— America (@america) October 30, 2024
Une polémique raciste
Dans son discours, Donald Trump a dénoncé les propos du président, estimant que le démocrate «disait enfin» ce qu’il «pensait» des trumpistes. «Qu’est-ce que vous pensez de mon camion-poubelle?», a-t-il lancé. «Ce camion est en l’honneur de Kamala et Joe Biden», a-t-il ajouté. «Kamala et Joe vous traitent d’ordures, moi je vous vois comme l’âme de l’Amérique», a-t-il enfin déclaré face à ses partisans, toujours vêtu de ce gilet à bandes réfléchissantes.
Donald Trump, friand de ce genre d’opérations de communication, a tenté de retourner la situation à son avantage, alors même que cette polémique sur les ordures est partie de son propre camp. Le républicain était en effet dans la tourmente après des propos racistes d’un humoriste sur la scène de son grand rassemblement au Madison Square Garden, dimanche à New York. Ce dernier avait qualifié Porto Rico, territoire américain des Caraïbes, d’«île flottante d’ordures», des propos avec lesquels le républicain a cherché à prendre ses distances.
250 MILLION AMERICANS ARE NOT GARBAGE—I CALL YOU THE HEART AND SOUL OF AMERICA!!! #MAGA2024 pic.twitter.com/OUR8urg2bT
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 31, 2024
Kamala Harris se désolidarise
La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a assuré mercredi que c’était cette «rhétorique haineuse» que Joe Biden avait voulu critiquer en parlant d’«ordures», et non les partisans de son rival, qu’il avait battu en 2020. La candidate Kamala Harris a quant à elle assuré être «en désaccord profond avec toute critique contre des gens fondée sur la personne pour laquelle ils votent», à des journalistes qui l’interrogeaient sur les propos de Joe Biden.
La polémique tombe mal pour la vice-présidente, qui avait lancé mardi soir un message d’unité devant des dizaines de milliers de personnes à Washington. Dans un discours à la mise en scène très présidentielle, elle a exhorté les Américains à «tourner la page» Trump. La vice-présidente a utilisé le même ton rassembleur mercredi, en Caroline du Nord, un Etat qui n’a pas voté démocrate depuis Barack Obama en 2008.
Kamala Harris a ensuite participé à un rassemblement, dans le Wisconsin comme Donald Trump, au cours duquel elle a exhorté les Américains à «se serrer les coudes», plutôt qu’à se «montrer du doigt».
Donald Trump dénonce déjà «des tricheries»
A cinq jours de cette élection, Donald Trump, qui n’a jamais reconnu sa défaite en 2020, semble déjà poser les jalons d’une nouvelle contestation, s’il venait à perdre le 5 novembre. Il a dénoncé mercredi une «tricherie» sur «une échelle jamais vue auparavant» en Pennsylvanie, l’Etat pivot le plus convoité.
Les autorités judiciaires d’un comté de cet Etat du nord-est avaient annoncé vendredi dernier l’ouverture d’une enquête sur un lot de 2.500 demandes d’inscription électorale comportant des informations d’identité inexactes.
Selon l’agrégateur de sondages FiveThirtyEight, les deux candidats sont au coude-à-coude. Plus de 57 millions de personnes ont déjà voté de manière anticipée ou par correspondance. En 2020, quelque 160 millions d’Américains au total avaient voté.
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