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Présidentielle américaine 2024 : Que sait-on vraiment de l’état de santé des présidents outre-Atlantique

C’est un peu la question à un million : quel est l’état de santé du président américain en exercice, pour commencer ? Alors que des doutes planent de plus en plus régulièrement et fréquemment concernant Joe Biden, l’actuel locataire de la Maison-Blanche, tout signe de maladie ou de fragilité est analysé en détail. Et pas seulement auprès du candidat démocrate à sa propre réelection.

En effet, au cours des quelque 46 mandats présidentiels passés, on est passé de dissimulation pure et simple à des tentatives de transparence vis-à-vis du peuple américain. Par ailleurs, alors que les candidats en lice pour l’élection présidentielle de 2024 demeurent parmi les plus âgés à briguer le mandat, 20 Minutes se demande, de même, ce que l’on sait réellement de leur état de santé, surtout du côté de l’adversaire le plus probable côté républicain.

Le président doit-il informer les Américains de son état de santé ?

Bien qu’aucune obligation légale n’impose au président d’informer publiquement sur sa santé, les récents présidents comme George W. Bush, Barack Obama, Donald Trump et Joe Biden ont choisi de divulguer des informations détaillées, telles que leurs bilans de santé et certains détails médicaux courants. Mais si ces déclarations sont attendues, le manque de cadre légal fait que chacun peut publier ce qu’il souhaite.

Le pays a-t-il déjà connu des crises de confiance vis-à-vis de la santé de ses présidents ?

Oui ! Plein. Chaque président a géré différemment les questions de santé. Les administrations présidentielles ont souvent géré l’information pour maintenir une image de leadership fort et de stabilité, minimisant les détails pouvant nuire à cette perception. Voici cinq exemples marquants du plus récent au plus ancien :

La tentative d’assassinat sur Reagan

Le 40e président des Etats-Unis, Ronald Reagan a survécu à une tentative d'assassinat en 1981.
Le 40e président des Etats-Unis, Ronald Reagan a survécu à une tentative d’assassinat en 1981. - Ron Edmonds

Le 40e président des États-Unis, Ronald Reagan, a survécu à une tentative d’assassinat à Washington, DC, seulement deux mois après son entrée en fonction en 1981. John Hinckley Jr. a tiré six fois sur le président républicain, le blessant gravement, avec une balle perforant son poumon. Ses conseillers ont alors tout de suite cherché à rassurer la population : ils l’ont ainsi présenté comme apte à exercer ses fonctions tout en minimisant la gravité de ses blessures. Cette attaque a considérablement augmenté sa popularité, faisant passer son taux d’approbation de 51 % à 73 %, et a joué un rôle crucial dans sa réélection triomphale en 1984.

Les problèmes de dos de Kennedy

Bien qu’il ait été souvent photographié en public, le 35e président des États-Unis, John F. Kennedy cachait la gravité de ses problèmes de santé. Avant sa présidence, il a subi quatre opérations majeures de la colonne vertébrale pour des douleurs chroniques. Pendant sa présidence, il a été traité pour la maladie d’Addison et a suivi de lourds traitements médicamenteux quotidiennement. Si aujourd’hui ces détails sont assez connus, ils étaient largement inconnus du public à l’époque. Kennedy a également souffert de la maladie de Basedow, maladie qui affectait sa thyroïde, et de problèmes de colonne vertébrale dus à une blessure pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le 35e président des Etats-Unis, Kennedy et sa femme en plein défilé officiel.
Le 35e président des Etats-Unis, Kennedy et sa femme en plein défilé officiel.
 - Jim Altgens

Pendant sa campagne présidentielle en 1960 et tout au long de son mandat, son équipe a activement minimisé et caché l’impact de ses problèmes de santé pour maintenir son image publique de leader fort et en bonne santé.

La crise cardiaque d’Eisenhower

En 1955, Dwight D. Eisenhower, alors 34e président des États-Unis, a été victime d’une crise cardiaque lors de ses vacances à Denver, dans le Colorado. Initialement présentée comme un simple trouble digestif, la gravité de son état de santé a été dissimulée au public afin d’éviter des inquiétudes sur sa capacité à gouverner. Cette dissimulation a généré une importante attention médiatique et soulevé des questions sur la transparence concernant la santé des présidents américains. À cette époque, les détails médicaux des dirigeants politiques étaient souvent gardés confidentiels.

La poliomyélite de Roosevelt

Après avoir contracté la poliomyélite en 1921 à l’âge de 39 ans, Franklin D. Roosevelt s’est retrouvé paralysé des jambes et condamné à déplacer en fauteuil roulant en privé. À l’époque, la polio est redoutée et très mal comprise, son diagnostic entraîne souvent la stigmatisation des personnes affectées. Pour maintenir une image publique de force, les photographes de presse ont reçu des instructions strictes de ne pas le photographier dans son fauteuil roulant, ce qui a permis à Roosevelt de projeter une image de mobilité avec des aides orthopédiques.

Aujourd'hui, la poliomyélite est bien traitée mais ce n'était pas le cas quand Roosevelt fut atteint il y a près d'un siècle.
Aujourd’hui, la poliomyélite est bien traitée mais ce n’était pas le cas quand Roosevelt fut atteint il y a près d’un siècle. - J. Sullivan

L’AVC de Wilson

Après avoir subi un accident vasculaire cérébral (AVC) en 1919, Wilson a été partiellement paralysé. Si son état de santé a sérieusement compromis sa capacité à remplir ses fonctions présidentielles de manière normale et efficace, sa femme, Edith Wilson, a joué un rôle crucial en limitant l’accès à lui et en contrôlant les informations qui parvenaient à la Maison-Blanche : l’AVC de Wilson a été largement caché au public et même à une grande partie de son gouvernement.

Concrètement, que sait-on de la santé des candidats de la campagne de 2024 ?

Le Dr Kevin O’Connor, médecin de la Maison-Blanche, a récemment publié un rapport détaillant les examens médicaux de Joe Biden, âgé de 81 ans. Bien que des rumeurs persistent concernant la maladie de Parkinson, les rapports récents excluent toute condition neurologique majeure. Donald Trump, âgé de 78 ans, a également affirmé que sa santé générale était excellente dans une note médicale. Vous l’aurez compris… on sait surtout ce qu’ils ont bien voulu laisser filtrer.

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