Ils sont 1 122 Fitounais à habiter le village le plus au sud de l’Aude, mitoyen avec les Pyrénées-Orientales, qui s’étend sur 30 km2, avec un point culminant à 318 m ! Fitou c’est aussi, depuis 76 ans, la plus ancienne Appellation d’origine contrôlée du Languedoc-Roussillon, qui vend 9 millions de bouteilles par an. Un terroir composé d’une nature privilégiée, valorisée par l’association Phacélie, qui protège, informe et utilise le végétal.
Les Corbières maritimes occupées par Charles Quint (1525) puis par les Espagnols (1543), ont joué un rôle important, dans la résistance et l’extension du vignoble languedocien dès la fin du XVIIe siècle. Une frénésie ponctuée par les maladies et la surproduction, jusqu’à la reconnaissance de l’AOC Fitou par décret le 4 mai 1948. Aujourd’hui encore, sur 1970 hectares de vignoble (il y en a eu 2 600), 182 producteurs, 3 caves coopératives et 37 caves particulières embouteillent fièrement ce Cru audois, avec l’inquiétude, liée aux aléas climatiques.
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Projet de sensibilisation à l’environnement
Jusqu’à présent le terroir fitounais, par force, s’est adapté aux 300 jours d’ensoleillement par an, à la tramontane, aux sols calcaires, peu profonds et caillouteux. Une nature qui fait toujours preuve de résilience, et qui inspire plus que jamais Sophie Pasquer et son association Phacelie, du nom d’une plante mellifère de la garrigue. Cette Fitounaise de 42 ans, maman de Clara 8 ans et Léo 8 mois, qui a grandi dans le restaurant familial est passionné par la nature les plantes et le savoir des anciens. C’est ainsi qu’en 2016, avec son mari Guillaume, naît leur projet de sensibilisation à l’environnement, qui se traduit par des ateliers intergénérationnels, grand public, pour les familles, les scolaires et même pour l’insertion.
Les approches sont sensibles, innovantes, ludiques et participatives : « nous privilégions l’intelligence collective, le faire ensemble et la coopération. Il s’agit de créer du lien, donner envie aux habitants de ce territoire de s’impliquer dans une dynamique citoyenne de la transition écologique ». Tout est dit !
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Pour passer à l’action, Sophie a créé un jardin-forêt-nourricier dans son village, juste au-dessus de l’église Saint Julien et Baselisse. Pas moins de 2000 m2, devenus un refuge de biodiversité et un espace d’accueil. Un outil pédagogique d’expérimentation grandeur nature, sur lequel se déroulent des visites, des ateliers, des chantiers participatifs, sur les principes de la permaculture et de l’agroécologie.
« Éveiller les sens, éduquer à la nature, avoir une alimentation durable, c’est l’enjeu de Phacélie » insiste la fondatrice. Et ça marche ! 93 actions ont été menées depuis mars 2023, dans l’Aude et les Pyrénées-Orientales, par le biais de réseaux d’éducations, en partenariat avec le Parc naturel de la Narbonnaise, le syndicat Rivage de l’étang de Salses-Leucate, ou encore Arbres et paysages…
Parce qu’ensemble, on va plus loin, Sophie et ses amis insistent sur le partage et la transmission des valeurs.
Une balade atelier à suivre le samedi 23 novembre
Organisé avec les Espaces naturels sensibles (ENS) de l’Aude, ce dernier rendez-vous de l’année propose de découvrir « les plantes qui nous veulent du bien ». Et elles ne manquent pas ! Guidée par Sophie, c’est l’occasion de passer trois bonnes heures au grand air. Le rendez-vous est fixé ce samedi 23 novembre donc, à 13 h 30, 20 rue de l’Artigue à Fitou, réservation au 06 68 30 20 44, et en prime c’est gratuit !
Tout commence par une balade cueillette dans la garrigue puis dans le jardin-forêt de Phacélie : « on observe, on sent, puis on coupe juste ce qu’il nous faut, de plantes médicinales notamment. Chacune développe ses propres qualités, qui ont fait leurs preuves et qui étaient largement utilisées par nos aïeuls ».
L’étape suivante consiste à les transformer, et pour cela, direction l’espace de distillation pour procéder à l’opération avec l’alambic « du coup, chacun repart avec sa petite fiole d’hydrolat, et la fierté d’obtenir une substance naturelle et odorante, sans aucun intrant de synthèse ». Un plaisir partagé pour l’animatrice environnementale qui ne lasse pas de partager son amour pour la nature : « si cette rencontre par exemple est un déclencheur, c’est le top ! Cette immersion dans le jardin-forêt, de manière ludique dans le faire-ensemble est idéale ».
En un an, au moins de 1 240 personnes sont entrées dans cet espace, qui bénéficie d’un financement européen récompensant ses actions de sensibilisation. Un impact qui, sans prétention, enchante Sophie qui, plus que jamais, se sent investie dans sa mission.
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