Retraite : êtes-vous en dessous ou au-dessus de la pension moyenne

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Les montants des pensions versées varient fortement d’un régime de retraite à l’autre. Voici comment vous vous situez par rapport à la moyenne.

Ce n’est pas un scoop. Les retraités sont loin d’être logés à la même enseigne selon leur régime principal d’affiliation. Comme le rappelle le rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (Cor), paru en juin dernier, l’ensemble des retraités de droit direct (en opposition au droit dérivé, la pension de réversion attribuée au conjoint survivant) touchaient, en moyenne, 1 580 euros de pension chaque mois en 2021… Mais selon la carrière que vous avez menée, vous percevez soit beaucoup plus ou, à l’inverse, nettement moins. Et ce, que vous soyez parti à la retraite à taux plein ou pas.

«Le régime principal d’affiliation est un facteur explicatif important des écarts de montants de pension», souligne le Cor dans son rapport. Les retraités affiliés aux régimes spéciaux sont, a priori, les mieux lotis. Ceux qui ont en effet fait carrière à la SNCF, à la RATP ou à la Banque de France, entre autres, percevaient en effet 2 550 euros de pension chaque mois en 2021. C’est trois fois plus que les sommes versées aux exploitants agricoles cette même année. Et c’est plus d’1,5 fois la pension moyenne versée à l’ensemble des retraités de droit direct.

Les retraités ayant fait carrière au sein de la fonction publique sont aussi plus avantagés que la moyenne. En particulier les fonctionnaires civils et militaires de l’Etat qui touchaient respectivement 2 280 euros et 2 020 euros de pension de retraite chaque mois en 2021. «Ces écarts sont le reflet de différences de salaires ou de revenus d’activité, la proportion de cadres et de personnes très qualifiées étant plus importante parmi les professions libérales et au sein de la fonction publique, et d’efforts contributifs différents», précise le rapport du Cor.

Un tiers des retraités affiliés à plusieurs régimes

L’analyse des écarts des montants des pensions d’un régime à un autre est cependant délicate. Car pas moins d’un tiers des retraités sont affiliés à plusieurs régimes, rappelle le Cor. Cela signifie qu’ils ont vécu des changements de statut en cours de carrière, notamment en cas de reconversion professionnelle ou d’allers-retours entre la fonction publique et le secteur privé. On parle alors de retraités «polypensionnés de régime de base» : ces derniers percevaient en moyenne 1 650 euros par mois de pension en 2021. Soit 150 euros de plus en moyenne que les retraités dits «monopensionnés», c’est-à-dire qui n’ont pas vécu de changement de carrière durant leur parcours professionnel.

Et c’est sans compter les écarts de pensions selon le genre. Car en moyenne, les femmes retraitées de droit direct percevaient 1 180 euros chaque mois en 2021 alors que les hommes touchaient 1 950 euros. Et les écarts se creusent ou s’amenuisent selon les régimes de base d’affiliation. «Les écarts de pension entre les femmes et les hommes sont relativement réduits dans la fonction publique et les autres régimes spéciaux, alors qu’ils sont plus importants dans le secteur privé, notamment parmi les non-salariés», pointe le rapport du Cor. En témoignent les montants moyens des pensions versées aux professions libérales : 2 740 euros par mois pour les hommes contre 1 700 euros pour les femmes, soit plus de 1 000 euros de différence.