Les médias auraient-ils trouvé, avec l’intelligence artificielle (IA), un moyen de démultiplier leur audience en déclinant leur contenu dans différentes langues? Face aux avancées en la matière, le secteur semble encore hésitant, malgré des développements qui risquent d’accélérer la transition.
Une même histoire, un même journaliste, mais trois vidéos dans trois langues: les publications du média en ligne Brut, dévoilées mi-janvier, ont des airs de kaléidoscope. Le timbre de voix du journaliste, ses expressions, le texte récité restent identiques, à la différence notable que ce dernier a été traduit du français vers l’anglais et l’espagnol, porté par un mouvement de lèvres impeccablement calqué sur la cadence des mots.
Le procédé technique, développé par le logiciel américain Heygen, avait fait parler de lui lors de son lancement en septembre 2023, mais les médias sont encore rares à avoir sauté le pas. « C’était vraiment notre premier test en interne sur un contenu long », commente Laurent Lucas, directeur des rédactions de Brut.
– Plus de visibilité –
Le média, qui a réitéré en publiant notamment une vidéo sur un projet de station de ski en Arabie saoudite traduite du français à l’anglais, vante un procédé économe: « On n’aurait pas pris un journaliste américain et un journaliste espagnol pour refaire exactement la même vidéo, ça entraîne des coûts très importants qu’on ne pourrait pas supporter (…) Ce contenu-là, on ne pourrait pas le faire autrement que par l’intelligence artificielle », explique Laurent Lucas.
« Même si on utilise l’IA, il y a une intervention journalistique et éditoriale à toutes les étapes de la production », insiste le directeur des rédactions.
C’est également le parti pris du quotidien Le Monde qui, depuis avril 2022, propose « Le Monde in English » (Le Monde en anglais, une sélection d’articles traduits par « deux agences américaines avec l’aide d’un outil d’intelligence artificielle », tout en assurant que « le travail d’édition et de validation des articles est réalisé par des journalistes ».
Le quotidien affichait dans une adresse à ses lecteurs le souhait de « donner une visibilité encore plus large au travail de la rédaction (…) et, ce faisant, élargir le bassin de recrutement de (ses) abonnés ».
– « Remplaçables » –
D’autres journaux français témoignent d’une plus grande frilosité à l’égard de ces technologies. Le Figaro, qui publie chaque semaine des articles issus de titres de presse européens, ainsi que Courrier international, dont le modèle est basé sur la reprise d’articles sélectionnés dans la presse étrangère, continuent de confier les tâches de traduction à des professionnels.
Une résistance qui tranche avec le perfectionnement des IA. La distinction avec une traduction réalisée par un humain devient de moins en moins perceptible, indique Gaël Lejeune, maître de conférences en informatique à l’université de la Sorbonne. « Quand on est sur du domaine très générique avec peu de terminologie spécifique, ça devient très difficile à voir ».
La difficulté reste, selon l’universitaire, le destinataire, encore mal pris en compte par les modèles d’IA. « Je fais l’hypothèse que, si on traduit un texte pour les lecteurs de la presse quotidienne régionale, les attendus ne sont sans doute pas les mêmes que pour ceux du Monde diplomatique. Et il y a aussi la question de la temporalité, par exemple comment traduire un article sur la guerre en Ukraine alors qu’aujourd’hui les connaissances des Français sur la géographie de l’Ukraine n’ont rien à voir avec celles d’il y a deux ans ».
Pour Bérengère Viennot, traductrice indépendante qui collabore notamment avec Slate et L’Opinion, l’arrivée de l’IA fait planer le risque d’un « nivellement par le bas » des traductions proposées. « Pour l’instant, aucune rédaction n’a abordé la question de l’IA avec moi », témoigne celle qui travaille dans le secteur depuis 25 ans. « Mais ça ne veut pas dire que je ne me sens pas menacée ».
Si elle insiste sur l’importance du contexte dans la traduction de presse et constate des lacunes de la part des IA s’agissant du style d’écriture ou de formules ambiguës, elle leur reconnaît néanmoins une rapidité inégalée.
« Pour tout ce qui reste très factuel, on est remplaçable », concède-t-elle. « A l’avenir, il est probable que seule une petite partie des traducteurs soient capables de vivre de ce métier ».
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