Ce texte fait partie du cahier spécial L’avenir du travail
Après des années de turbulences, entre pandémie et pénuries, le monde du travail doit redoubler d’efforts dans un contexte très volatil.
Au plus fort de la pandémie de COVID-19, les chefs d’entreprise et les gestionnaires croyaient avoir traversé le pire et relevé des défis impossibles à accomplir dans « l’ancien temps ». Or, le retour à une certaine normalité fut accompagné d’autres surprises et de réalités que l’on préférait ignorer : pénurie de main-d’oeuvre, fragilité des chaînes d’approvisionnement, accélération des changements climatiques, bouleversements géopolitiques, etc. Dans ce contexte, comment mener le bateau à bon port ?
Ceux et celles qui analysent les mutations des modèles de gestion reconnaissent que les vents ne sont pas toujours favorables pour élaborer sereinement une solide feuille de route. Emmanuelle Champion, professeure de management à l’École des sciences de l’administration de l’Université TELUQ, constate que les entreprises sont bombardées « d’injonctions contradictoires », particulièrement sur tout ce qui touche au développement durable. « Elles doivent s’adapter aux risques climatiques, être plus résilientes, tout en faisant des profits et en donnant satisfaction aux clients et aux actionnaires », affirme cette spécialiste en éthique des affaires.
Ce constat, Isabelle Martin, professeure à l’École des relations industrielles de l’Université de Montréal, le partage. Dans ses discussions avec les gens d’affaires, ceux-ci racontent à quel point ils font face à beaucoup de pression, mais aussi à beaucoup de résistance. « Ils se demandent quoi faire et par quoi commencer, souligne celle qui est également directrice de l’Institut Michael D. Penner sur les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance. Entre la diminution de l’empreinte carbone, la protection de la biodiversité et le travail forcé, ce n’est pas toujours simple pour eux de savoir dans quel sens va la société. »
Celle-ci traverse d’ailleurs « des crises multiples », note Isabelle Martin, et les solutions pour les résoudre feront des gagnants, mais aussi des perdants. D’où l’importance du dialogue social et d’y inclure les travailleurs. « Prenez l’exemple des voitures électriques. Leur fabrication n’exige pas les mêmes qualifications, alors il faudra tenir compte de ces bouleversements, qui vont forcément créer des pertes d’emploi. » Il est donc primordial de rassembler aussi bien les patrons que les employés, les syndicats que les organisations de la société civile.
Plus que jamais, il faut qu’on se parle
Alors que le Québec est reconnu pour sa capacité à établir de larges consensus sur des sujets parfois sensibles, cette expertise, voire ce trait culturel, suscite l’admiration d’Armel Brice Adanhounme, professeur au Département de gestion des ressources humaines de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Ce qui ne l’empêche pas de reconnaître que « la réalité du capitalisme, c’est la recherche du gain et le retour sur l’investissement, peu importe qu’on soit en Abitibi ou au Mali ». Selon lui, « bien des investisseurs trouvent les failles dans la législation pour obtenir leur part », mais le portrait d’ensemble comporte aussi des aspects positifs.
Ce titulaire de la Chaire UNESCO sur les ressources naturelles en Afrique et le développement durable considère que le Québec demeure un modèle pour bien des pays d’Afrique francophones, « autant pour ses lois progressistes que sa tradition syndicale ». Mais cette tradition mérite d’être renouvelée, selon lui, et de s’arrimer à son temps. « La représentation syndicale a été conçue pendant la révolution industrielle. Nous avons basculé dans une société postindustrielle, voire désindustrialisée. On retrouve maintenant de grandes entreprises uniquement composées de télétravailleurs et qui n’ont pas pignon sur rue. Or, comment l’État peut-il protéger la sécurité des travailleurs, mais aussi la dignité humaine ? »
Tout cela rend les arbitrages sociaux plus complexes, et dans un monde toujours plus mondialisé. C’est ce que la pandémie a révélé, avec la fragilité des chaînes d’approvisionnement (« Plusieurs ont découvert que la production de marchandises, dont de voitures, ressemblait à une sorte de Lego avec ces pièces arrivant d’un peu partout », souligne Emmanuelle Champion), ou alors à travers les remous de la guerre en Ukraine. (« Les Africains ont compris que le blé, pour fabriquer leur pain, venait de là », affirme Armel Brice Adanhounme.)
Pour parvenir à un monde du travail plus juste et écoresponsable, Isabelle Martin croit qu’il ne faut pas attendre les autres. « Ne laissons pas les commandes uniquement aux actionnaires et aux investisseurs, car ils n’ont pas les mêmes intérêts que les syndicats, les ONG et les travailleurs. »
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